Organisme de bassins versants Manicouagan
Andréane Chabot, chargée de projet PDE
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Le castor à l'eau![]() © OBVM |
L’Organisme de bassins versants Manicouagan (OBVM) a reçu un mandat de la Conférence régionale des Élus de la Côte-Nord afin de réaliser un plan de gestion intégrée du castor (PGIC), dans le cadre du Fond régional des ressources naturelles et du territoire. Le PGIC a comme objectif d’instaurer une saine gestion de la ressource castor, de concert avec les différents usagers qui occupent le territoire. En effet, au cours des dernières années, le castor est devenu plus abondant un peu partout dans la MRC Manicouagan. Cette augmentation est attribuable notamment à la diminution de la pression de piégeage et à l’exploitation forestière qui a permis le développement d’un grand réseau de chemins. Les risques d’interaction avec l’homme se sont décuplés, multipliant par le fait même les inondations des chemins principaux et forestiers.
À plusieurs reprises, l’OBVM a été mandaté par le ministère des Transports et la MRC Manicouagan afin d’inspecter et d’intervenir aux ponceaux affectés par le castor. Au cours de ces travaux, l’OBVM a observé que la plupart des problèmes liés aux activités des castors sont gérés au fur et à mesure qu’ils se présentent, soit selon une approche réactive. Avec le PGIC, l’OBVM propose une approche proactive dont l’objectif est d’établir un plan d’action durable qui repose sur la pérennité de la ressource castor et sur la concertation entre les différents utilisateurs et gestionnaires de chemins et du territoire : municipalités, MRC, agents de protections de la faune, MTQ, regroupement des trappeurs de la Côte-Nord, compagnies forestières et sylvicoles, Hydro-Québec, pourvoiries et zecs, communauté autochtone, etc.
Le PGIC repose principalement sur la compilation des inventaires et des interventions réalisées par les différents intervenants du territoire afin d’avoir une vue d’ensemble des principaux sites à risque ou susceptibles d’être à risque par le castor. Ces sites se voient attribuer une cote de sévérité établie en fonction du risque possible d’incident dû aux activités du castor (brèche dans une digue, lessivage de route, inondations d’habitations, etc.) et du risque de bris matériels (ponceaux, routes, maisons, etc.). Ces informations seront intégrées dans une base de données et un système d’information géographique pour un meilleur support visuel. Avec cette compilation, de la prévention aux sites les plus à risques pourraient être planifiés par chaque responsable de chemin impliqué.
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Gestion de barrage![]() © OBVM |
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De plus, une grille d’aide à la décision permettra de bien diriger les différents intervenants en identifiant d'abord le responsable du chemin, qui par la suite fera le choix d’une méthode d’intervention appropriée. Les premiers intervenants sur le territoire sont donc la clé de ce plan de gestion puisque ce sont eux qui sont les plus susceptibles de vérifier les sites où une intervention a été faite ainsi que les sites qui pourraient éventuellement être à risque. Le PGIC prône une gestion de la ressource castor, ce qui signifie que lorsqu’une situation problématique survient, le premier réflexe des responsables de chemins ne doit pas être l’abattage de l’animal, mais plutôt la relocalisation du castor, le trappage ou encore l’installation de contrôle de niveau d’eau.
Le PGIC est un document qui ce veut structurant et exportable ailleurs dans la province. C’est en concertant tous les utilisateurs du territoire et en adoptant une méthode proactive misant sur la prévention qu’une meilleure gestion du castor sera possible, ce qui aura ultimement un impact important sur les problématiques liées aux chemins. Le PGIC sera disponible dans les prochaines semaines.