Présenté par les Organismes de bassins versants de la Haute-Côte-Nord, du Saguenay, de Manicouagan et de Duplessis
Concernés par le projet d’envergure de prolongement du corridor de gazoduc reliant les villes de Saguenay et de Sept-Îles, en passant par Baie-Comeau et Port-Cartier, les Organismes de bassins versants (OBV) du Saguenay, de la Haute-Côte-Nord, de Manicouagan ainsi que celui de Duplessis se sont concertés afin de faire parvenir leurs préoccupations à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACÉE) et pour demander la mise en œuvre d’une étude approfondie du projet.Bien que le tracé définitif qu’empruntera le gazoduc ne soit pas encore connu, le corridor projeté, d’environ 450 km de longueur et de 23 mètres de largeur, retenu par Gaz Métro (voir la carte) traversera des centaines pour ne pas dire des milliers de petits, moyens et grands cours d’eau. Les OBV responsables de la gestion intégrée de l’eau et dont le territoire est directement touché par le tracé, sont conscient du gain environnemental du projet en remplaçant le pétrole lourd par du gaz naturel mais ils considèrent également que ce projet aura des impacts non négligeables sur les écosystèmes.
Selon les OBV, les travaux qui impliquent notamment un forage directionnel pour passer le gazoduc sous certaines rivières majeures toucheront plusieurs centaines de milieux aquatiques, provoqueront la déforestation d’environ 1035 ha et entraîneront des modifications permanentes de l’habitat du poisson et du régime d’écoulement des eaux. Aussi, les quatre organismes de bassins versants concernés s’entendent pour dire que le projet de Gaz Métro pourra avoir des impacts sur des espèces sensibles telles que le saumon Atlantique, l’anguille d’Amérique, le garrot d’Islande et le caribou des bois.
En considérant l’ensemble des enjeux, les OBV du Saguenay, de la Haute-Côte-Nord, de Manicouagan ainsi que celui de Duplessis ont recommandé, le 19 octobre dernier, à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale qu’une évaluation environnementale fédérale soit tenue afin de parvenir à des mesures permettant :
• d’éviter de perturber les espèces ayant un statut particulier pendant et après les travaux;
• d’éviter ou d’encadrer la formation de sentiers de véhicules hors route (VHR) et par conséquent la traversée des cours d’eau de faible profondeur;
• d’éviter les travaux pendant la période de migration et de nidification des espèces migratrices et au cours de la période de reproduction des poissons;
• d’éviter ou diminuer les impacts négatifs permanents sur la faune aquatique et son environnement;
• de ne pas perturber le lit des rivières à saumon et de les classer dans la catégorie « rivières majeures »;
• de ne pas altérer le fonctionnement des milieux humides et leurs connexions avec les cours d’eau.
En date du 2 novembre 2012, l’ACÉE détermine si une évaluation environnementale sera requise pour le projet. L'Agence prendra sa décision en tenant compte de la description du projet fournie par le promoteur, des effets environnementaux négatifs, de tout commentaire du public reçu dans les délais établis ainsi que des résultats de toute étude régionale pertinente.