Stépahnie Prévost, directrice générale
La saison hivernale arrive à grand pas et cette saison marque le retour du chauffage au bois soit comme chauffage principal ou comme chauffage d’appoint. Pour l’occasion la Corporation de protection de l’environnement de Sept-Îles désire informer la population des risques pouvant être associés au chauffage au bois.
Malgré l’impression de confort relié à ce type de chauffage, il n’est pas aussi inoffensif qu’on le croit. Suite à diverses recherches effectuées au cours de la dernière décennie, ce mode de chauffage perd peu à peu sa bonne réputation. Pour mieux comprendre ce qui se passe lorsque brûle du bois, il faut voir la fumée produite comme une soupe chimique de contaminants qui ont des effets sur la santé lorsque leur concentration est trop élevée dans l’air.
Contaminants |
Effets |
|
Monoxyde de carbone |
CO |
Maux de tête, nausées, étourdissements, aggravation de l’angine chez les personnes ayant des problèmes cardiaques |
Composés organiques volatils |
COV |
Irritation et maux respiratoires; certains COV sont cancérigènes (ex. : benzène) |
Acroléine et formaldéhyde |
? |
Irritation des yeux et des voies respiratoires |
Particules fines |
PM2,5 |
Irritation des voies pulmonaires; aggravation des maladies cardiorespiratoires, mortalité plus hâtive |
Oxydes d'azote |
NOx |
Irritation du système respiratoire, douleur à l'inspiration, toux, œdème pulmonaire |
Hydrocarbures aromatiques polycycliques |
HAP |
Certains HAP sont considérés comme mutagènes ou cancérigènes ou soupçonnés de l’être |
Dioxines et furannes |
? |
Cancérigènes probables |
Source : Direction de la santé publique de Montréal-Centre
Que faire pour en diminuer les impacts ?
Seul un changement dans les habitudes et les technologies utilisées par les adeptes du chauffage au bois peut améliorer la situation. Des changements de comportement simple qui auront un impact important sur la qualité de vie de la famille, des voisins, du quartier et de l’ensemble de la population.
On peut retenir les principales règles suivantes :
- Le poêle à bois n’est pas un incinérateur. En aucun cas vous ne devriez y mettre des déchets tels que du plastique, une pinte de lait, du bois traité, peint, etc. Cette pratique courue qui use prématurément votre installation est contre indiquée par les fabricants qui n’honorera pas votre garantie en cas de défectuosité de l’appareil ;
- Le chauffage au bois est un mode de chauffage d’appoint dans votre demeure : abstenez-vous de chauffer au bois en l’absence de vents et par temps très froid. Cette combinaison météo accroît l’accumulation excessive de contaminants dans les zones résidentielles ;
- Utilisez du bois dur bien séché (ex : chêne, érable, bouleau) est à la fois plus efficace, plus économique et moins polluants. Le bois mou et humide est à proscrire. Comme il bouille au lieu de brûler, ce type de bois demande une très grande quantité d’énergie pour sa combustion ne laissant pratiquement rien pour vous chauffer ;
- Il est inutile de surcharger son poêle à bois, ceci rend la combustion moins efficace et augmente l’accumulation excessive de contaminants ;
- Vous pensez remplacer ou installer une installation de chauffage au bois : achetez un poêle ou un foyer EPA pour diminuer de 90% les émissions de particules fines.
En 1990, une étude réalisée par Environnement Canada à Sept-Îles révélait des concentrations de HAP importantes durant la saison hivernale attribuable aux pratiques de chauffage au bois. La Corporation de protection de l’environnement de la Côte-Nord invite tous les citoyens concernés à réduire s’il y a lieu le recours au chauffage au bois et surtout à modifier les façons d’utiliser les poêles à bois.
Pour plus d’information sur le sujet, visitez la section thématique au www.ville.sept-iles.qc.ca/environnement ou contactez la Corporation de protection de l’environnement au 418 962-1316.